Communiqué de presse le 23 avril 2018

L’Union des Mosquées de France (UMF) est meurtrie et indignée par la haine et la violence dont nos concitoyens juifs sont victimes. Elle est consciente du danger que représente, pour nous tous, ce mal qu’est l’extrémisme se réclamant de l’islam. Combattre ce mal est, depuis la création de l’UMF, une de ses grandes causes. C’est dans cet esprit qu’elle à lancé ses états généraux sur le radicalisme en mai 2014 avant même les attentats terroristes de 2015.

L’UMF tout en réaffirmant avec force sa condamnation ferme et sans appel de l’antisémitisme, ne peut qu’exprimer sa profonde inquiétude face aux amalgames et aux multiples confusions ainsi qu’aux risques de division et de tension, entre les différentes composantes de notre peuple, que peut susciter la publication du texte intitulé « Manifeste contre le nouvel antisémitisme ».

L’UMF aurait pu soutenir cette initiative si l’appel avait été unificateur dans la lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes et pour l’alerte sur la dégradation de la situation que vivent nos concitoyens de confession juive face à ce mal abject.

L’UMF ne peut cependant accepter l’association que fait le texte entre l’Islam, les musulmans et l’antisémitisme au point d’en inventer l’expression « antisémitisme musulman » synonyme d’« un nouvel antisémitisme » qui voudrait presque faire oublier les autres. Cette approche qui ne fait pas la part des choses et les nomme mal, est à la fois contreproductive et dangereuse.

Certains passages de ce texte, tels que ceux concernant les prétendus versets du Coran « appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants,… », sont pour le moins surprenants et inattendus. Ils témoignent d’une méconnaissance manifeste des textes coraniques et de la tradition musulmane. L’Islam qui considère la dignité humaine une et indivisible condamne toute forme de racisme.

Par son manque de discernement et ses conclusions pour le moins inconsistantes, hâtives et malvenues, ce texte qui se voulait un appel à une prise de conscience collective, s’est malheureusement écarté de son objectif en rajoutant en plus de de la confusion.

Dans le combat contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie qui engage tous les français quelques soient leurs convictions ou conditions, notre pays a besoin plus que jamais de l’unité et de la solidarité de toute ses forces vives.

Paris, le 23 avril 2018
Union des Mosquées de France

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