Former les cadres religieux de France et lutter contre la radicalisation : Une priorité de l’islam de France

COMMUNIQUÉ

Sous l’égide du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), les composantes de l’islam de France ont tenu par visioconférence deux réunions de travail samedi 31 octobre et dimanche 1er novembre. La première sur la formation des cadres religieux et la seconde sur la prévention contre la radicalisation.

La formation des imams et des cadres religieux une des priorités des musulmans de France :

Un état des lieux en matière de formation, basé sur l’expérience des instituts en exercice et les projets en cours de création, a mis en exergue la volonté et la possibilité réelle de trouver un accord sur un cursus commun de formation.

Ce cursus aura pour finalité de former les cadres religieux de France en charge de promouvoir, d’une même voix, un islam en France pleinement ancré dans la République et le paysage cultuel de notre pays. Des passerelles entre les différents instituts de formation consolideront leur coopération et le partage de leur expertise et bonnes expériences.

La question d’agrément et de certification des imams a été également discutée. L’objectif est de permettre de confier l’imamat et l’aumônerie à des personnes formées et reconnues comme capables à exercer ces missions par leurs connaissances religieuses, leur motivation et leur capacité d’accompagner les fidèles, notamment les plus jeunes, dont leur cheminement spirituel.

La prévention contre le radicalisation une autre priorité :

La radicalisation a fait l’objet de nombreux séminaires portés par les différentes institutions musulmanes, donnant lieu à des actions concrètes de prévention qu’il convient de renforcer et de consolider.

Partant du constat que les radicalisés, souvent en rupture avec les institutions religieuses, le deviennent essentiellement à travers internet et les réseaux sociaux. Les responsables musulmans doivent s’adapter à cette situation et faire appel davantage aux techniques de communication spécifiques aux jeunes.

Plusieurs propositions ont émergé de cette réunion :

  1. Organiser des séminaires sur la radicalisation pour mieux cerner ses causes, ses signes, ses manifestations ainsi que les profils de ceux qui peuvent en être victimes notamment parmi les jeunes.

 

  1. Mener un travail théologique sur les concepts dévoyés de la religion musulmane pour mieux dénoncer leur instrumentalisation par les courants extrémistes. Un travail similaire doit être mené autour de certaines traditions qui dénaturent la pratique religieuse authentique.

 

  1. Créer des unités chargées de déconstruire le discours extrémiste en associant les imams, les aumôniers et les éducateurs. Ces unités produiront des supports pédagogiques pour différents publics en vue de les diffuser via internet et les réseaux sociaux pour déconstruire le discours extrémiste. Ce travail doit s’appuyer aussi sur l’action des pouvoirs publics sur le terrain.

 

  1. La création des conseils religieux au niveaux local et national renforcera l’action collective des cadres religieux et donnera plus de force à leur parole. La contribution des femmes au sein de ces conseils est essentielle.

 

  1. Faire un travail collégial sur le prêche du vendredi afin de diffuser une parole forte des cadres religieux portée par les imams.

 

  1. Pour une meilleure information de nos concitoyens sur l’islam et les débats qu’il suscite dans notre société, nous formons le vœu pour que les médias puissent donner davantage la parole aux cadres musulmans.

Face à ce péril qui nous touche dans nos chaires par ses manifestations meurtrières et abjectes, nous devons doubler d’efforts pour le combattre en y associant toutes les forces vives de notre pays.

Paris le 1er novembre 2020

Le CFCM

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